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Les Ateliers ExtraOrdinaires

Marie-Claude Bohnenblust, une artiste comme nous les aimons...

18 Mars 2010, 08:05am

Publié par Les Ateliers Extraordinaires

De son oeuvre se dégage une extraordinaire humanité...
Elle avait exposé son "Regards" auprès des oeuvres de nos Jeunes lors de l'exposition de 2008, "Sur un Fil de Beauté". Marie Claude Bohnenblust, oeuvre au sol, RegardsC'est toujours avec autant de simplicité et d'humilité qu'elle accepte de figurer sur notre blog...


ECCE HOMO - Marie-Claude Bohnenblust









Mcboh (son nom d'artiste), est une de ces artistes qui offre son art aux causes qui l'interpellent, l'émeuvent...


La journaliste Laure Dufresne écrit à son sujet :

"Les envols humanistes de Marie-Claude Bohnenblust" 


Dans le déchirement d’un drapé fatigué de sati rose, sur ces empreintes de doigts imprimés dans la glaise aux portes des temples et qu’on dirait d’enfants maladroits, Marie-Claude Bohnenblust dépose une pensée pudique et affligée. Satis 1, Marie-Claude BohnenblustA la mémoire fraternelle de ces femmes indiennes endeuillées par le veuvage et qu’autrefois on brûlait vives, elle dédie sa compassion. A d’autres êtres souffrants – les boat people ballotés sur les mers – elle parlera de la même voix, celle de l’engagement modeste et sûr, pour leur donner chair et fierté.

 

C’est ainsi qu’elle met son humanisme au service de son inspiration, souvent soudaine quand elle projette sur la toile un premier jet. Ses états, ses lectures, sa curiosité de l’actualité du monde, lui soufflent l’impulsion première et spontanée. Viennent ensuite le travail de réflexion mené dans la durée, le cheminement de la composition et de l’harmonie.


Il y a eu la puissance du mythe – le Minotaure, Icare – l’artiste puisant dans l’archétype la source d’une élévation : l’oiseau omniprésent, toutes ailes déployées, tour à tour menaçant, veilleur ou spectateur. Dans ces années-là, le rêve d’Icare prend feu plein ciel – les flammes et non les cendres – l’incandescence du rouge orangé arrêtée en vol, juste « à la bonne hauteur » sur fond d’éther pâle. Et parfois, quand le regard s’enfonce au-delà, l’esprit hérissé d’une cathédrale.

Danse cosmique, Marie-Claude Bohnenblust

Il y a eu une série sur l’identité, des clones, des formes auxquelles on peut donner les visages qu’on veut, le genre masculin et féminin, les paysages intérieurs qu’on a en soi et qu’on appelle. Plus récemment, « Inchalla » décline ses hommages aux hommes perdus en mer, exsangues et persécutés, à ces peuples sans nation ni territoire. A l’origine de cette nouvelle série, les articles de la Déclaration universelle des droits de l’Homme comme autant de rappels au droit et à la dignité.N°3 - Passeur d'espoir, série Inchalla
Dans cette même veine, se déroule la litanie des figures aux traits seulement esquissés, planètes anonymes dont on déduit seulement les corps entassés au fond d’un frêle esquif. « Passeurs d’espoir » dit la même chose sur le mode de l’espérance : un couple regarde la mer. Dans un coin de la toile, presque’imperceptible, la Croix Rouge les invite à la confiance.


Marie-Claude Bohnenblust aime les rouges et soigne ses transparences, ces glacis lisses qui figent le feu, font surgir la matière, exaltent la matité. Et de cette apparente légèreté naît le mystère : les ombres, les masques, les silhouettes à peine ébauchées à l’avant-plan, et derrière, le fond qui va faire sens.


Rien de totalement abstrait dans sa manière qu’elle qualifie elle-même de figuration libre. De même qu’avec la céramique – le craquelé vivant du raki – sa palette et sa matière délivrent toujours un message, connu d’elle et réinventé par le regard des autres.

 Regards, Marie Claude Bohnenblust.
« Regards », c’est le nom qu’elle a donné à une installation inédite : une paire d’yeux démultipliée sur une mer inégale de plaques-miroirs (ainsi peut-on s’y regarder) posées au sol. Et tout autour dansent des poèmes écrits par elle et tracés à la craie sur bâche noire. « Le regard que je reçois transforme le mien » : de cette idée de départ elle fait un paysage universel, provoquant la surprise et touchant avec simplicité à l’essentiel. En abordant une autre façon de travailler, elle élargit le champ du partage et s’inscrit dans l’art contemporain. Ni ailleurs ni autrefois.

Regards, Expo Ateliers extraordinaires 2008

Dans l’un de ses derniers satis indiens, deux silhouettes à l’antique se font face, l’une blanche, l’autre noire.
Satis 2Debout comme ces femmes qu’elle souhaite glorieuses, dressées sur un seuil de lumière. Ses oiseaux juste nés, les ailes hautes et descendantes, elle les a baptisés « protecteurs ». Ils auraient un air de crucifixion, dit-elle.


(Texte de Laure DUFRESNE journaliste - Sept 2009).






Voici sa carte de visite : Carte de visite de Marie-Claude Bohnenblust... mais vous pouvez la retrouver sur son site Internet www.mcboh-peintre.com  ou mieux encore...
Allez la rencontrer, pour ceux qui seront en région parisienne du 1er au 11 avril 2010, à l'exposition d'art contemporain, "Regards croisés", Hôpital du Vésinet, 72 avenue de la Princesse, 78110 Le Vésinet...


Françoise Harrang pour Les Ateliers Extraordinaires.

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Un jeune et son oeuvre : Sylvain C.

2 Mars 2010, 00:00am

Publié par Les Ateliers Extraordinaires

Coucou Sylvain !
Comme il est agréable de te retrouver ici, sur le blog des Ateliers Extraordinaires.
Sylvain C.


Après Sophie et Maxime, c'est à ton tour de nous dévoiler tes merveilles...

Mais au fait, en dehors des heures de cours dans ton Impro...il n'y a pas que la peinture qui t'intéresse. Il me semble en avoir eu la preuve en images...




Tu sais, Sylvain, je n'ai pas oublié ton courage à te produire sur scène. Oui, oui, toi, seul garçon au milieu des trois filles de l'Impro qui dansaient à tes côtés.
Regarde un peu :
 


En fait, tu es un artiste polyvalent d'une grande sensibilité Sylvain ! Sylvain C.


Pas étonnant alors que tu te sois senti proche de Gaston Chaissac.
Comme nous avions apprécié, tes oeuvres à la "Chaissac" !
Cette peinture-là, nous l'avions sélectionnée afin qu'elle devienne une des cartes vendues par les Ateliers Extraordinaires. 





Mais au fait, Gaston Chaissac, te souviens-tu un peu de lui ? Peintre bien sur, mais aussi homme de lettres...
 
Gaston Chaissac est né en 1910, à Avallon dans le Morvan, dans une famille pauvre. Son père était cordonnier et sa mère fille de marchands ambulants. Il était de santé fragile et souffrait de tuberculose. A treize ans, il quitte l'école et travaille comme apprenti dans différents métiers (bourrelier, marmiton...) mais aucun ne semble lui convenir.
Lors d'un séjour à Paris, sa rencontre avec les voisins de palier de son frère, les peintres Otto Freundlich et Jeanne Kosnik-Kloss qui dirigent une école d'art, lui permet de trouver sa voie et marque le début de sa carrière artistique. En voyant ses dessins, Otto Freundlich déclare : "Un maître nous est né". Grâce à eux, il expose ses oeuvres pour la première fois à Paris en 1938. De son vivant, seulement deux autres expositions auront lieu : une en 1947, soutenue par Jean Dubuffet et une en 1961.
A la fin des années 30, sans emploi et sans argent, il se retrouve au refuge de clochards de Nanterre, puis en maison de repos en Dordogne.
En 1942, il épouse Camille Guibert, institutrice, et s'installe avec elle en Vendée. Il vit désormais à l'écart du monde et se consacre exclusivement à sa peinture ; il connaît toujours des difficultés financières. Il ne sera reconnu par le milieu artistique parisien qu'en 1961. Il meurt en 1964 à Vix (Vendée).
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Pour expliquer sa difficulté à vivre comme la plupart des gens, Gaston Chaissac disait :
"Je suis capable de faire des choses que tout le monde ne peut faire, par conséquent, il m'est difficile de faire ce que tout le monde peut faire".
Alors que dans son village, les gens le considéraient comme un bon à rien ("Au village, j'étais un fou... et tous ceux qui achetaient ma peinture étaient encore plus fous que moi.").
Chaissac a entretenu une correspondance passionnée avec quelques-uns des plus grands peintres et écrivains de son temps (Jean Dubuffet, Jean Paulhan, Raymond Queneau...).




Un grand merci Sylvain pour ta présence parmi nous et d'avoir bien voulu poser pour moi, afin de faire ce petit montage vidéo pour toi :

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Jusqu'au 21 février prochain, Myriam Delahoux expose au Manège Royal

16 Février 2010, 00:00am

Publié par Les Ateliers Extraordinaires

Myriam Delahoux,  nous vous l'avons présentée il y a peu...Myriam Delahoux
Une amie des Ateliers Extraordinaires qui avait accepté d'exposer en compagnie de nos Jeunes. Si vous êtes en région parisienne, faites un détour par Saint Germain en Laye, au "Manège Royal". Elle y expose jusqu'au 21 février 2010. Vous pourrez même la rencontrer le jeudi 18 février 2010 de 15h à 19h.

 

L’EXPOSITION

ECCE HOMO « Voici l’Homme »

Hommage à Jean Rudel 

140 artistes : peintres, sculpteurs, photographes, vidéastes

du samedi 13 février à 12h au dimanche 21 février 2010.

entrée libre tous les jours de 11h à 19h 

au Manège Royal Place Royale 78100 Saint-Germain-en-Laye


Myriam m'a fait parvenir un poème que Catherine Pomper lui a dedié. Je l'ai tant aimé que je ne résiste pas au plaisir de vous le faire partager :

Expo Ecce Homo février 2010 - Myriam Delahoux
JARDIN DE TÔLES CLAIRES


de l'autre côté d'un improbable portail

s'ouvre un jardin

de tôles claires et de rouille

un amas de feuilles de métal

des appentis des remises

et...l'atelier

 

première accroche

blessure du fer

une ligne ciselée, ourlée de feu

réveille nos sens

 ravive notre vulnérabilité

état d'alerte vacillements

on s'égare on se retrouve

curieusement envahis

d'ombres confuses

et d'indéfinissables voluptés

Myriam Delahoux, danses des Appalooses 

  fruit du silence et du temps suspendu

la couleur affleure

et dévoile

ses délicates subtilités

des profondeurs feutrées

des bleus d'encre et de nuit

des opales oxydées

 ruissellent

et déploient

 des mondes inattendus

 

alors on touche à l'intime

irrépressible besoin de contact

point d'orgue

sous notre main en émoi

l'âpre métal se fait chair

des figures surgissent de la nuit des temps

une multitude d'êtres sans fard

auréolés d'étrangeté

offrent leur dénuement

et leur sage présence

 

alchimie des rencontres

entre élan et pudeur

des groupes se font et se défont

rapprochements

des liens se tissent

ils se croisentCoeur Envol, Myriam Delahoux

se confient

s'abandonnent

se protègent

et tout un peuple se livre 

Coeur Envol, Myriam Delahouxlà dans un renversement

la sculpture nous modèle

l'absolue verticale

 nous incite à la méditation

tandis que les étranges conciliabules

de ces grands initiés

interrogent en miroir

notre humanité


                                         Catherine Pomper pour Myriam Delahoux (décembre 2009).

                                       
Myriam Delahoux, quand elle parle de son travail ; alors je me retrouve plongée dans l'univers des Ateliers Extraordinaires ; celui de la beauté de l'art, de l'émotion qu'il nous procure, mais aussi et surtout de la générosité de l'âme, de l'humain, qui a tracé ces lignes pour nous les offrir à notre regard émerveillé : 
 

"Mes personnages sont en groupe. Ils peuvent parfois bouger, ce qui

change leur rapport. L’espace qui se crée entre eux se modifie aussi.

Cet espace prend une dimension nouvelle, et apporte un supplément

de sens. Le spectateur peut alors s'approprier la sculpture, et devenir

lui-même sculpteur d'espace et de sentiments."
Myriam Delahoux.


 

Myriam Delahoux,  

Sculpteur et peintre, originaire du nord de la France, réside à  Chatou (Yvelines, 78).

 

Les formes :

Myriam Delahoux est fascinée par le corps, le corps spirituel, le corps avec l'autre, le corps dans l'action.

Elle sculpte la vie, les rapports humains et tous les sentiments qu’ils engendrent. Expo Ecce Homo février 2010 - Myriam Delahoux

Pour Ecce homo, elle a voulu exprimer l’espoir, la résurrection après la mort du juste, la mort qui côtoie la vie en chacun de nous. 

La couleur : 
Chacun sait que la rouille emporte le fer vers sa disparition.
Utiliser du fer rouillé, c’est vouloir arrêter le temps, c’est prolonger sa mémoire, son histoire, c’est ressusciter une matière en lui donnant  une autre vie.  La rouille est rouge-orangé, comme le sang.

La matière :

Le fer plat provient de l’atelier du chaudronnier Foucat.  

Myriam Delahoux a détourné ce fer, symbole d’un quartier industriel aujourd’hui disparu.

Ses formes légères redonnent vie aux personnages du passé - ombres de nos parents - artisans, ouvriers, travailleurs étrangers, femmes, enfants, grande âme.



Vous pouvez voir quelques oeuvres de Myriam Delahoux dans notre album ou compléter votre visite virtuelle sur son site Internet personnel : http://www.myriamdelahoux.net


Françoise H.






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